SituĂ©e en plein cĆur du Morbihan, la basilique de Sainte-Anne dâAuray reste un important lieu de pĂšlerinage depuis 1624 pour tous les monarchistes de France et de Navarre. Mais pour les lĂ©gitimistes, câest aussi un lieu de recueillement dĂ©diĂ© au comte de Chambord. En effet, câest ici que sâĂ©lĂšve, de toute sa majestĂ©, un monument en lâhonneur du petit-fils de Charles X. Ce fils de lâinfortunĂ© duc de Berry, qui aurait dĂ» rĂ©gner sur la France si une rĂ©volution et un drapeau nâen avaient pas dĂ©cidĂ© autrement. En juillet 1624, les champs de la Bretagne sont encore loin des combats qui, 169 ans plus tard, vont ĂȘtre ensemencĂ©s par la folie meurtriĂšre de la rĂ©volution française. Dans le pays vannetais, Yves Nicolazic, qui ne sait ni lire, ni Ă©crire, est connu pour sa grande piĂ©tĂ©. Sa seule langue, le breton. Louis XIII rĂšgne alors sur la France. Dans la nuit du 24 au 25, alors quâil rentre chez lui, il entrevoit au loin une lumiĂšre et une douce voix qui se fait entendre. Nullement impressionnĂ©, tout au plus intriguĂ©, il se dirige vers cette forme qui commence Ă se dessiner dans la nuit noire. Un halo de lumiĂšre entoure cette apparition aux traits fĂ©minins. Sainte Anne Santez-Anna-Wened, grand-mĂšre maternelle de JĂ©sus, vient dâapparaĂźtre Ă ce paysan de 33 ans et lui demande de reconstruire son Ă©glise, construite 9 siĂšcles plus tĂŽt et que lâĂ©rosion du temps a dĂ©truite. Sainte-Anne dâAuray venait de renaĂźtre de ses cendres. Tout au long du XIXe siĂšcle, Sainte-Anne dâAuray va connaĂźtre un essor religieux et devenir un important centre de rassemblement de contestation aux OrlĂ©ans puis Ă la rĂ©publique. Câest dâailleurs avec Henri dâArtois que le premier pĂšlerinage monarchiste vers Sainte-Anne dâAuray dĂ©bute. Lors du 25e anniversaire de lâenfant du miracle », le dimanche 29 septembre 1844, des centaines de monarchistes et de catholiques hostiles au rĂ©gime libĂ©ral de la branche cadette Bourbon, viennent ici prier pour que Dieu accorde Ă lâhĂ©ritier au trĂŽne, protection et bĂ©nĂ©diction. Il est aussi question de restauration de la monarchie et sous le regard de la sainte, on complote. On nâhĂ©site pas Ă afficher ouvertement son soutien Ă la monarchie dĂ©funte. Chaque annĂ©e, la fine fleur de la lĂ©gitimitĂ© se retrouve Ă Sainte-Anne dâAuray et prie quâelle accorde sa misĂ©ricorde sur la France. Au fur et Ă mesure que les dĂ©cennies passent, ce lieu consacrĂ© commence Ă accueillir de plus en plus de pĂšlerins. Depuis 1848, la monarchie de Juillet est tombĂ©e, victime Ă son tour dâune rĂ©volution Ă laquelle a succĂ©dĂ© lâĂ©phĂ©mĂšre seconde rĂ©publique, bientĂŽt balayĂ©e tout aussi rapidement par le coup dâEtat du prince-prĂ©sident, Louis-NapolĂ©on Bonaparte. Ce soutien Ă la monarchie va vite sâaccentuer lors des premiĂšres annĂ©es de la IIIe rĂ©publique alors que le parlement tente de voter en vain sa restauration. Entre dissensions idĂ©ologiques, rivalitĂ©s dynastiques et fusions, ce seront 3 couleurs, symbole de rĂ©volution, qui achĂšveront de ruiner les efforts des royalistes. A la mort dâHenri V en 1883, une souscription est lancĂ©e afin de rĂ©aliser un monument Ă la gloire du DieudonnĂ©. Alors que son pĂšre Charles-Ferdinand vient dâĂȘtre la victime malheureuse dâun carbonari en 1820, son Ă©pouse Marie-Caroline de Bourbon-Deux-Siciles, enceinte de plusieurs mois, donnera naissance Ă un fils, assurant lâavenir de la dynastie des Bourbons. Et de recevoir ce deuxiĂšme prĂ©nom quâavait portĂ© Ă©galement son illustre aĂŻeul, Louis XIV. Câest Ă Athanase de Charette 1832-1911 que reviendra la tĂąche dâĂ©lever hors de terre ce monument. Le deuxiĂšme baron de La Contrie nâest pas un inconnu du milieu lĂ©gitimiste. NĂ© alors que la duchesse de Berry tentait dĂ©sespĂ©rĂ©ment de soulever la VendĂ©e, câest Ă Turin, capitale du royaume de PiĂ©mont-Sardaigne, quâil commencera sa carriĂšre militaire. AprĂšs un passage dans le duchĂ© de ModĂšne, officier dâordonnance du duc, il devra nĂ©anmoins dĂ©missionner Ă la veille dâune campagne militaire de la France contre lâAutriche 1859. Le duc de ModĂšne Ă©tant un Habsbourg, tout monarchiste quâil Ă©tait, le baron ne pouvait dĂ©cemment pas se battre contre son pays. Il exĂ©crait toutes ces rĂ©volutions et les soubresauts que vivaient lâItalie nâĂ©taient pas faits pour le rassurer. Il assistait Ă la chute de toutes ces monarchies, les unes aprĂšs les autres, qui composaient la botte italienne mais lorsque le rĂ©volutionnaire Guiseppe Garibaldi dĂ©cida de sâattaquer Ă Rome, ce catholique pratiquant se rua au secours de la ville Ă©ternelle en se portant volontaire avec ses deux frĂšres dans la compagnie des Zouaves pontificaux oĂč ils se distinguĂšrent. Câest encore lui qui nĂ©gocia avec LĂ©on Gambetta, le tombeur de NapolĂ©on III en 1870, que sa lĂ©gion des volontaires de lâouest se porta au secours de la nation envahie par la Prusse. Nombreux furent dâailleurs les monarchistes Ă tomber Ă la sanglante bataille dâOrlĂ©ans, le 11 octobre de cette annĂ©e. Leur hĂ©roĂŻsme fut dâailleurs cĂ©lĂ©brĂ© par une presse de lâĂ©poque unanime jusquâĂ inquiĂ©ter quelque peu la rĂ©publique naissante. Cette derniĂšre pria alors de Charrette de bien vouloir employer ses troupes Ă rĂ©primer la Commune. DĂ©fendre le sol français Ă©tait un fait acquis pour ce lĂ©gitimiste mais faire couler le sang de ses compatriotes Ă©tait une chose que cet aristocrate se refusait de faire. Et sa lĂ©gion dâĂȘtre promptement dissoute en aoĂ»t 1871. Sa notoriĂ©tĂ© Ă©tait telle que, sans ĂȘtre candidat, le baron fut Ă©lu dĂ©putĂ© des Bouches du RhĂŽne en fĂ©vrier 1871 avant de donner sa dĂ©mission immĂ©diatement. Il fut lâun des premiers lĂ©gitimistes Ă venir saluer, le 24 fĂ©vrier 1872, le comte de Chambord Ă Anvers et assister au grand pĂšlerinage du 8 dĂ©cembre suivant, qui rassemblera plus 20 000 monarchistes. Rien dâĂ©tonnant donc, si rapidement la sociĂ©tĂ© civile quâil a fondĂ©e, dite SociĂ©tĂ© de Saint-Henri », rĂ©coltera pas moins de 70 000 francs pour financer la construction du monument avec lâaide de lâarchitecte de la basilique Sainte-Anne dâAuray, Edouard Deperthes. EspĂ©rant rallier Ă lui lâensemble des forces royalistes, le marĂ©chal de Mac-Mahon, PrĂ©sident monarchiste de la IIIe rĂ©publique, entamera Ă son tour le pĂšlerinage vers ce lieu saint. La Bretagne est alors profondĂ©ment divisĂ©e entre blancs catholiques et rĂ©publicains laĂŻcards. Chaque camp se dispute ces terres oĂč le souvenir de la chouannerie de 1815 raisonne encore des faits dâarmes de ces royalistes qui ont tenu tĂȘte au retour de lâAigle et qui ont contribuĂ© Ă provoquer sa chute, peu aprĂšs Waterloo. Charles XI, duc de Madrid et prĂ©tendant au trĂŽne Ă©crit justement, le 14 septembre 1888, aux lĂ©gitimistes rĂ©unis Ă Sainte-Anne dâAuray Il nây a que deux politiques en prĂ©sence dans lâhistoire contemporaines le droit traditionnel et le droit populaire. Entre ces deux pĂŽles, le monde politique sâagite. Au milieu il nây a que des royautĂ©s qui abdiquent, des usurpations ou des dictatures. Que des Princes de ma famille aient lâusurpation triomphante, soit. Un jour viendra oĂč eux-mĂȘmes ou leurs descendants bĂ©niront ma mĂ©moire. Je leur aurai gardĂ© inviolable le droit des Bourbons dont je suis le chef, droit qui ne sâĂ©teindra quâavec le dernier rejeton de la race issue de Louis XIV . Tout est dit ! Construit dĂšs 1891, le monument dĂ©diĂ© au comte de Chambord reposera sur un Ă©norme piĂ©destal en granit sur lequel on a installĂ© sa statue, tĂȘte nue, faisant face Ă la basilique de Sainte-Anne dâAuray. Il y est reprĂ©sentĂ© vĂȘtu dâun manteau de sacre, un genou droit en terre et un autre tenant la couronne du royaume de France rappelant le destin qui aurait dĂ» ĂȘtre le sien, 4 statues de bronze font office de gardiens naturels, entourant en son socle le monument. Il y a lĂ sainte Jeanne dâArc, sainte GeneviĂšve et les chevaliers Bayard sur la gauche et du Guesclin sur la droite. La IIIe rĂ©publique ne goute guĂšre cette nouvelle rĂ©surgence nĂ©o-chouanne en Bretagne et dĂ©cide dây envoyer quelques espions prendre les noms des leaders monarchistes prĂ©sents Ă chaque rassemblement et dont le journal lĂ©gitimiste, Avant-garde de lâOuest » qui parut jusquâen 1901, se fit le fidĂšle rapporteur. On avait dĂ©jĂ bien procĂ©dĂ© Ă quelques arrestations par le passĂ©, sous des prĂ©textes futiles, comme dâavoir organisĂ© sans autorisation une rĂ©union en plein air mais pour tout mĂ©pris, les royalistes sâĂ©taient empressĂ©s de faire Ă©lever une grande maison de planches afin de pallier les incursions intempestives de la marĂ©chaussĂ©e rĂ©publicaine. Avec la disparition politique du mouvement lĂ©gitimiste, câest lâAction française qui vint rendre, certes un peu plus loin dans le champ des martyrs, un hommage appuyĂ© Ă Henri V. Charles Maurras, chantre du mouvement royaliste qui allait connaĂźtre son apogĂ©e durant lâentre-deux-guerres, ne cachait pas un certain lĂ©gitimisme latent Ă propos du comte de Chambord. Outre la rĂ©publique, ce sont les autoritĂ©s religieuses qui vont sâirriter du tournant de plus en plus politique que prennent les pĂšlerinages jusquâĂ 8000 personnes. DĂ©clarant que son but Ă©tait de flanquer la RĂ©publique par terre [âŠ] et de ramener la monarchie », câest le discours de lâamiral Lorientais Antoine Schwerrer 1862-1962, futur prĂ©sident de la Ligue dâAction française, qui dĂ©cidera le clergĂ© local Ă interdire les rassemblements. Lors du vote de la sĂ©paration des Eglises et de lâEtat en 1905, Sainte-Anne dâAuray devient le lieu dâaffrontements entre monarchistes catholiques et rĂ©publicains. Le 14 mars 1906, 7 000 bretons protĂ©geront, fourches Ă la main, la basilique et son monument. La bataille tourne Ă lâavantage des royalistes et des catholiques. Georges ClĂ©menceau, agacĂ©, sâinquiĂštera ouvertement du spectre dâune nouvelle chouannerie incarnĂ©e par ces milliers de bretons rĂ©unis en bataille dans les plaines dâAuray ». StoppĂ©s en 1914 Ă cause de la premiĂšre guerre mondiale, les pĂšlerinages annuels ne reprendront rĂ©ellement quâen 1983, sous lâimpulsion des divers cercles lĂ©gitimistes de la rĂ©gion, dont lâUnion des cercles lĂ©gitimistes Français UCLF et la FĂ©dĂ©ration bretonne lĂ©gitimiste. Une timide tentative de renouer avec la tradition de rassemblement dans les annĂ©es 50 des jeunes de La Mesnie avait bien eu lieu mais sans le succĂšs escomptĂ©. Le renouveau des rassemblements va permettre aux princes de la lĂ©gitimitĂ© de sâinscrire dans la ligne droite de la maison de Bourbon dont la tradition tout au long de son rĂšgne fut de recommander Ă sainte Anne, la naissance des hĂ©ritiers et cadets de la maison royale. Câest dâailleurs grĂące Ă la reine Anne dâAutriche, mĂšre de Louis XIV, que la France obtiendra du pape Urbain VIII, lâautorisation dâĂ©riger une confrĂ©rie royale au sein de la chapelle dâAuray. En 1975, le prince Jacques-Henri, lors dâun voyage dans lâOuest, dĂ©clare que la vĂ©ritable unitĂ© de la Nation française ne se fera que par un retour Ă la foi de ses ancĂȘtres et Ă la royautĂ© capĂ©tienne qui permettra le libre et authentique Ă©panouissement des communautĂ©s composant le corps social ». La lĂ©gitimitĂ© sâenflamme et accentue son renouveau politique sous le rĂšgne de jure » du prince Alphonse II qui, le 25 septembre 1988, avec un millier de monarchistes, viendra en pĂšlerinage dans ce haut lieu saint du royalisme. Un devoir que son fils, le prince et duc dâAnjou Louis-Alphonse de Bourbon et son Ă©pouse, auront tenu Ă respecter en venant rendre hommage, le 31 mai 2015, Ă ces chouans qui ont donnĂ© leur sang pour la dĂ©fense du roi ». Visite largement commentĂ©e par la presse locale et nationale, un parfum de restauration de monarchie venait alors de planer sur Sainte-Anne dâAuray. A lâombre de la figure tutĂ©laire dâHenri V, les espoirs Ă©taient dĂ©sormais permis. Frederic de Natal DĂ©diĂ© Ă Madame la Baronne Isabelle Hue Ă qui jâavais promis cet article lors de la soirĂ©e avec Monseigneur le duc dâAnjou.
Schedules From August 6, 2022 until August 9, 2022. From August 11, 2022 until August 14, 2022. Route de Pont Er Groah. 56400 Sainte-Anne-d'Auray. Click to display number (s) 07 82 18 25 . www.yvonnicolazic.fr. Report mistake.
Pendant 3 ans, le projet Notre Histoire avec Marie va remercier la Vierge Marie, patronne principale de France, de toutes les grĂąces dĂ©versĂ©es sur ce pays qui lui est solennellement consacrĂ© depuis le vĆu de Louis XIII en 1638. Chaque semaine, lâassociation Marie de Nazareth publie le court rĂ©cit dâune des grandes pages de lâhistoire chrĂ©tienne de la France, en lâaccompagnant de quelques propositions de mĂ©ditation, de formation, dâengagement et de priĂšre. Le Rouge & Le Noir se joint pleinement Ă cette initiative dont il est partenaire. Sainte-Anne dâAuray actuel Morbihan est un lieu particulier et unique il sâagit du seul lieu au monde oĂč sainte Anne, MĂšre de la Vierge Marie, soit apparue dans lâhistoire de lâĂglise. CâĂ©tait au XVIIe siĂšcle, Ă un paysan breton lâĂ©vĂ©nement a marquĂ© toute la rĂ©gion et le sanctuaire est maintenant devenu le lieu de pĂšlerinage le plus important de tout lâOuest de la France... Câest sous le rĂšgne de Louis XIII que commence lâhistoire du pĂšlerinage de Sainte-Anne dâAuray. DĂ©but aoĂ»t 1623, au soir dâune journĂ©e de travail, et alors quâil pensait spĂ©cialement Ă sainte Anne sa bonne patronne », une lumiĂšre trĂšs vive Ă©claira la chambre dâYvon Nicolazic, jeune paysan breton, et une main apparaĂźt dans la nuit en tenant un mystĂ©rieux flambeau. Ă plusieurs reprises ensuite, Nicolazic se verra conduit la nuit, au long des chemins creux, par un flambeau qui le prĂ©cĂšde. Un soir avec son beau-frĂšre, ils verront une dame blanche avec un cierge Ă la main dans le fameux champ du Bocenno. Une autre fois, câest une pluie dâĂ©toiles qui tombe dans le champ. Tous ces Ă©vĂ©nements se dĂ©roulent paisiblement, lentement. Nicolazic qui sâinterroge sur leur signification ne change rien Ă sa vie, si ce nâest quâil prie encore plus. Le 25 juillet 1624, veille de la sainte Anne, la dame apparaĂźt Ă nouveau le soir. Elle prononce Ă Nicolazic des paroles pour le rassurer et le conduit jusquâĂ chez lui, un flambeau Ă la main. Cependant, lâhomme ne peut rester avec les siens. Sâinterrogeant sur ces Ă©vĂ©nements, il sâen va prier dans sa grange. Câest alors quâil entend sur le chemin le bruit dâune grande multitude en marche ». Mais il nây a personne ! Puis dans la clartĂ©, la dame mystĂ©rieuse apparaĂźt de nouveau et lui parle Yvon Nicolazic, ne craignez pas. Je suis Anne, MĂšre de Marie. Dites Ă votre recteur que dans la piĂšce de terre appelĂ©e le Bocenno, il y a eu autrefois, mĂȘme avant quâil nây eut aucun village, une chapelle dĂ©diĂ©e en mon nom. CâĂ©tait la premiĂšre de tout le pays. Il y a 924 ans et 6 mois quâelle est ruinĂ©e. Je dĂ©sire quâelle soit rebĂątie au plus tĂŽt et que vous en preniez soin parce que Dieu veut que jây sois honorĂ©e. » Longue est la liste des rois, reines, princes, princesses et dignitaires de lâĂglise qui sont venus honorer la Vierge de Boulogne-sur-Mer. Elle contient les noms des comtes de Flandres, dâArtois, de Saint-Pol, du Ponthieu ; des ducs de Bourgogne, notamment Philippe le Bon ; Bertrand du Guesclin, connĂ©table de France 1364 ; des rois dâAngleterre Henri III et Henri VIII ; et des rois de France bien sĂ»r Philippe Auguste, Philippe le Bel, Jean le Bon, François Ier, puis Charles VII 1422 et sainte Jeanne dâArc 1429, puis Charles VIII 1495, Louis XII 1512, Henri III 1578, Louis XIII 1640, Louis XIV, donateur dâun jubĂ© Ă©lĂ©ment Ă©levĂ© Ă lâentrĂ©e du chĆur dâune Ă©glise en 1666 1702, la reine de France, Marie Leszczynska Ă©pouse de Louis XV 1735, etc. Yvon Nicolazic, disent les historiens, sâendormit tranquille. Il allait pourtant falloir encore un an avant que puisse ĂȘtre dite la premiĂšre messe de sainte Anne au Bocenno, car le recteur le rĂ©primanda dâabord sĂ©vĂšrement. Mais cet homme trĂšs pieux et admirĂ© par tous est soutenu par les autres habitants du village, et notamment par sa femme, Guillemette Le Roux, jeune femme dĂ©vote et dĂ©vouĂ©e avec qui il est mariĂ© depuis plusieurs annĂ©es sans pouvoir avoir dâenfants. Le PĂšre Capucin dâAuray, le PĂšre Modeste, et deux chrĂ©tiens laĂŻcs, de Kermedio et de Kerloguen lâencouragent aussi. Ce dernier, propriĂ©taire foncier du champ du Bocenno, promet de le donner pour la chapelle et lui conseille de se faire appuyer par les tĂ©moins des faits merveilleux. Dans la nuit du 7 au 8 mars 1625 sainte Anne apparaĂźt une nouvelle fois et recommande Ă©galement Ă Yvon de prendre ses voisins avec lui Menez-les avec vous au lieu oĂč ce flambeau vous conduira, vous trouverez lâimage la statue qui vous mettra Ă couvert du monde, lequel connaĂźtra enfin la vĂ©ritĂ© de ce que je vous ai promis. » Peu aprĂšs, les paysans dĂ©terrent au pied du flambeau une vieille statue de bois rongĂ©e, avec des traces de blanc et dâazur. DĂšs lors, les choses sâaccĂ©lĂšrent trois jours plus tard, les pĂšlerins commencent Ă arriver en foule pour prier sainte Anne devant la statue. CâĂ©tait en rĂ©alitĂ© la rĂ©alisation de cette prophĂ©tie Ă Nicolazic de la multitude en marche », multitude qui ne sâest pas arrĂȘtĂ©e jusquâĂ nos jours. AprĂšs une enquĂȘte rapide mais trĂšs intense durant laquelle il entend Nicolazic et dâautres tĂ©moins, lâĂ©vĂȘque de Vannes, Monseigneur SĂ©bastien de Rosmadec, reconnaĂźt lâauthenticitĂ© des apparitions et autorise la cĂ©lĂ©bration de la premiĂšre messe le 26 juillet 1625. DĂšs juin 1625, la guĂ©rison dâun enfant muet est allĂ©guĂ©e. Et entre 1625 et 1684, 1277 miracles sont officiellement authentifiĂ©s. Sur les 577 guĂ©risons enregistrĂ©es entre 1634 et 1646, 54 concernent des paralytiques, 24 des aveugles. Comme demandĂ© par sainte Anne, la chapelle est bien construite par Nicolazic, avec lâappui des PĂšres Carmes, appelĂ©s par lâĂ©vĂȘque. Mais elle est saccagĂ©e pendant la RĂ©volution et dĂ©molie ensuite pour permettre la construction de la basilique actuelle, Ă la fin du XIXe siĂšcle entre 1866 et 1872, car il Ă©tait indispensable de construire un Ă©difice tel que celui-ci afin dâaccueillir des pĂšlerins de plus en plus nombreux. Depuis le XVIIe siĂšcle, ce sont des millions de pĂšlerins qui sont venus sur ce lieu prier, supplier et remercier la MĂšre de la Vierge Marie, aĂŻeule de JĂ©sus Christ. Parmi ceux-ci, la plupart sont anonymes, humbles paysans de ce pays dâAuray, marins, ou pĂšlerins venant de plus loin Ă mesure que se dĂ©veloppent les moyens de communication. Mais il y a aussi quelques grands de ce monde empereurs, reines, prĂ©sidents, nonces apostoliques et cardinaux. Lâun dâentre eux marque particuliĂšrement ce lieu le pape Jean-Paul II, qui actualise le message donnĂ© par sainte Anne, il y a presque quatre siĂšcles. Le 20 septembre 1996, il rassemble 150 000 personnes pour la premiĂšre visite dâun Pape en Bretagne, et rappelle dans son homĂ©lie Vivez lâespĂ©rance, mettez votre confiance en ce Dieu qui a fait alliance avec les hommes dans la personne de son fils JĂ©sus ! Une reprĂ©sentation de sainte Anne nous la montre faisant lire la Bible Ă sa fille Marie. Câest une invitation Ă accueillir la parole de Dieu, Ă sâen imprĂ©gner pour en tĂ©moigner dans les rĂ©alitĂ©s humaines. ... » Ces paroles du Pape Jean-Paul II ne sont pas sans Ă©voquer lâhistoire personnelle dâYvon et de Guillemette qui, trĂšs attristĂ©s de ne pouvoir ĂȘtre parents aprĂšs plus de dix ans de mariage, verront largement leur vie changer aprĂšs les apparitions. Ils donneront naissance Ă quatre enfants entre 1628 et 1640, dont lâaĂźnĂ©, Sylvestre, sera ordonnĂ© prĂȘtre. Malheureusement, il mourra jeune, Ă 31 ans et sera enterrĂ© dans lâĂ©glise de Pluneret. Ă travers lâhistoire de cette famille du XVIIe siĂšcle est ancrĂ©e une tradition aujourdâhui encore trĂšs fidĂšle se rendre au sanctuaire de Sainte-Anne dâAuray pour obtenir la mĂȘme grĂące que ce couple, celle dâĂȘtre parents. Nicolazic verra sainte Anne une troisiĂšme et derniĂšre fois, le 13 mai 1645, sur son lit de mort. Son procĂšs de bĂ©atification est actuellement en cours. Le pĂšlerinage de Sainte-Anne dâAuray nâest pas en soi un pĂšlerinage marial », car câest bien sainte Anne qui est apparue et non pas sa fille, la bienheureuse MĂšre de Dieu. Cet Ă©vĂšnement fait ainsi de ce sanctuaire un endroit particulier, car il est le seul lieu au monde oĂč saint Anne soit apparue. Aujourdâhui, le sanctuaire est le cĆur spirituel du diocĂšse et de la Bretagne. Entre 600 000 et 800 000 pĂšlerins et visiteurs viennent sur ces lieux chaque annĂ©e, ce qui en fait le sanctuaire le plus important de lâOuest de la France. Ă elle seule, la fĂȘte de sainte Anne les 25 et 26 Juillet rassemble environ 30 000 personnes lors de diverses cĂ©lĂ©brations ; et le Pardon qui sây dĂ©roule chaque annĂ©e est le plus important de Bretagne. PĂšre AndrĂ© Guillevic, Recteur du sanctuaire de Sainte-Anne dâAuray Retrouvez sur le site de Notre Histoire avec Marie des complĂ©ments sur lâhistoire du pĂšlerinage de Sainte-Anne dâAuray et les propositions de mĂ©ditation, de formation, dâengagement et de priĂšre qui lui sont liĂ©es. Prolongez la discussion
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